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3 questions à Jacques Sainte-Marie, Directeur scientifique adjoint d'Inria

3 questions

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23/11/2020

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Le réchauffement climatique est un phénomène largement décrit dans les médias, constaté de tous et corroboré par les scientifiques. L’analyse repose sur de très nombreuses mesures ; les causes en sont largement connues dont l’augmentation de l’effet de serre. Mais les médias présentent aussi des scenarii d’évolution future du climat dont certains tournent à la catastrophe prédisant des situations intenables. Comment prédire l’avenir climatique ? Quelle confiance attribuer aux prévisions de réchauffement ? 

La Session Inria alumni du 27 novembre réunira des spécialistes du domaine pour présenter les défis mathématiques et informatiques en jeu et tenter d’apporter quelques réponses à ces questions. Parmi ces scientifiques, Jacques Sainte-Marie, directeur scientifique adjoint d’Inria proposera un panorama des enjeux environnementaux en Sciences du numérique et des travaux menés au sein d’Inria.


Quels sont les grands enjeux numériques en lien avec le réchauffement climatique ? 


Jacques Sainte-Marie : « En termes de Sciences du numérique et d’environnement, il y a 2 grands enjeux importants à considérer. Un qui sera traité dans le cadre de cette Session, qui concerne le changement climatique, les catastrophes et les risques naturels. L’autre qui touche à la notion de sobriété numérique. Concernant le problème du changement climatique, le numérique représente certes une partie de la solution (avec tous les travaux menés) mais aussi une partie du problème : il contribue lui-même au changement climatique (énergie, consommation, fin de vie des outils). »


Quels sont les travaux menés actuellement au sein d’Inria ? 


Jacques Sainte-Marie : « Recherches sur les océans, sur les énergies renouvelables, anticipation des risques naturels… Nous comptons de nombreuses contributions du numérique en faveur des Sciences de l’environnement.  Ces travaux nous permettent notamment d’élaborer des simulations, de donner des ordres de grandeur, des scenarii, des quantifications… De plus, avec la fréquence des catastrophes naturelles qui semblent augmenter ces dernières années, les scientifiques créent des outils non seulement capables de faire des prédictions, mais également d’augmenter la résilience des sociétés et des infrastructures pour faire face à ces événements. Au sein de l’Institut, nous constatons une prise de conscience de la nécessité de se préoccuper de ces thématiques au quotidien. Nous devons être plus raisonnés et sobres dans notre manière de faire de la recherche. »


Quelles perspectives selon-vous ?

 

Jacques Sainte-Marie : « Cette évolution dans les prises de conscience est une tendance de fond. Beaucoup d’événements ces derniers temps laissent penser que les problèmes climatiques sont devenus un enjeu de pouvoir au niveau politique. Beaucoup de pays portent un discours volontariste sur le sujet. Il y quelques jours par exemple, le Parlement européen a voté une baisse de 60% des émission de CO2 d’ici à 2030. Le politique s’empare du problème, sous l’influence des citoyens qui veulent faire bouger les choses.

Il ne faut pas nier qu’il y a à côté de ça un double problème : celui de l’urgence et celui de l’acceptabilité. Un Institut comme Inria doit rappeler et confirmer la nécessité de se mobiliser et de contribuer à ce défi. La balle est aussi dans le camp des chercheurs qui soutiennent et soutiendront des projets dans ce domaine. L’initiative doit être partagée et doit venir de la direction d’Inria mais aussi des chercheurs. »

 

© Inria / Photo C. Morel


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