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Jean-Marie Gorce, nommé Directeur de la recherche d'Inria

Portraits

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09/10/2025

Inria n’avait plus connu de directeur de la recherche depuis plus de dix ans. Chercheur Inria et ancien responsable de l’équipe-projet MARACAS, Jean-Marie Gorce prend ses fonctions avec le projet de coordonner les actions de recherche au sein de l’institut, notamment le suivi des équipes-projets tout au long de leur cycle de vie, de leur création jusqu’à leur évaluation. 


Une interview DCOM Inria publiée sur NUMIN


Quel est votre parcours ?

 

J'ai effectué mes études à l'Insa de Lyon : ingénieur génie électrique, thèse en traitement d'image pour l'échocardiographie. Ma thèse portait sur l'analyse et la modélisation des images de radiofréquence en échographie ultrasonore. Puis j'ai effectué un postdoc en Suisse chez Bracco Research S.A. où j'ai travaillé sur les agents de contraste pour l'imagerie ultrasonore. 

 

J'ai été recruté à l'Insa en 1999, pour participer à la création du département Télécommunications de l'Insa. Je me suis ensuite spécialisé dans le domaine des communications radio, en développant des outils de modélisation et de simulation des réseaux sans fil, à l'époque de l'émergence de ce qui deviendra le Wifi. 

 

J'ai dirigé le laboratoire CITI de 2008 à 2013, et le département TC de l'Insa de 2014 à 2017. 

 

J'ai créé en 2009 l'équipe Inria SWING sur les réseaux sans fil intelligents, puis l'équipe Inria MARACAS en 2018, dont j'étais responsable jusqu’en avril 2025. Mon travail s'est alors intéressé aux réseaux de communication décentralisés, en combinant l'étude des limites fondamentales (théorie de l'information), l'étude d'algorithmes distribués et adaptatifs pour la gestion des réseaux radio et l'étude expérimentale sur plateforme consacrée aux radiocommunications tels les réseaux cellulaires, réseaux de capteurs, ou encore les réseaux corporels.
Dans ce contexte j’ai contribué à de nouveaux protocoles et algorithmes pour la couche physique et les réseaux cellulaires, au sein du laboratoire commun Inria-Nokia Bell Labs en particulier. 

 

J’ai bénéficié d’une année sabbatique (2013-2014) à Princeton University, NJ, USA, pour travailler avec le Professeur H. Vincent Poor, où j’ai approfondi mes connaissances en théorie de la détection et en théorie de l’information.  

 

En 2018, j’ai été nommé délégué scientifique adjoint du Centre Inria de l'Université Grenoble Alpes, puis délégué scientifique du Centre Inria de Lyon lors de sa création en 2021. 

 

Ma carrière s'est donc déroulée en parallèle à l'Insa de Lyon et chez Inria, combinant des fonctions d'enseignement, de recherche et de direction. 

 

Quels sont votre rôle et vos missions en tant que directeur de la recherche chez Inria ?

 

Mon rôle, en tant que directeur de la recherche, est de travailler auprès de Jean-Frédéric Gerbeau (directeur général délégué à la science d'Inria) à la coordination de la recherche dans l'institut, en lien étroit avec les adjoints thématiques, les directions fonctionnelles et les directions de centres.

 

Une première mission consiste à coordonner, avec les centres et la commission d'évaluation, la gestion du cycle de vie des équipes-projets dès leur création et tout au long de leur vie.

 

Il s'agit également de gérer l'affectation des moyens de soutien aux équipes dont dispose la DGDS (Défis, actions exploratoires) et de suivre leur mise en œuvre.

 

Une deuxième mission concerne la mise en place d'une nouvelle structuration de la recherche et des équipes, en lieu et place des domaines et thèmes. L’objectif est de favoriser l'animation et le pilotage des activités de l'institut, en sortant des silos historiquement créés par le fonctionnement en thèmes, sans perdre en lisibilité et en capacité d'animation. 

 

Il s'agira également de contribuer au suivi de l'évolution des activités de l'institut, et de contribuer à la création et au suivi d'indicateurs appropriés à l'évaluation et à l'orientation de la recherche dans l'institut.

 

Quelles sont vos premières actions ? 

 
  • La remise à plat des cycles d'évaluation des équipes-projets, suite à la réforme des séminaires d'évaluation
 

Suite à la réforme de l’évaluation des équipes il y a cinq ans, les séminaires d’évaluation se sont transformés en séminaires de prospective. Les évaluations d’équipes sont devenues des évaluations plus individuelles, donnant moins de sens aux évaluations de thèmes.

 

En lien avec la CE (Commission d’évaluation), nous avons mis en place une nouvelle organisation des évaluations réalisées à partir des dates de créations d’équipes, sans chercher à effectuer simultanément les évaluations d’un thème.

 

Ceci étant réalisé, il convient maintenant de remplacer les anciens séminaires de prospectives thématiques par d’autres séminaires dont le périmètresera plus souple, mais qui doivent continuer de contribuer à l’animation scientifique et à alimenter la stratégie de l’institut. Cette évolution est en préparation au sein d’un groupe de travail DGDS/CE, que j’ai rejoint.

 
  • La prise en charge du suivi des créations d'équipes
 

La création des équipes-projets suit un processus précis d’accompagnement et d’échanges entre les centres, qui émettent un avis d’opportunité, et la DGDS. Les Universités partenaires des centres sont également impliquées, ainsi que d'autres partenaires nationaux dans certains cas (CNRS, Inserm,…).

 

Mon rôle est de coordonner les différentes étapes du processus de création et le groupe de travail composé des partenaires et des représentants de la CE.

 
  • Le suivi du programme des Actions exploratoires (AEx) et des Défis en cours de montage
 

Ces actions incitatives servent à soutenir des projets internes, difficiles à financer par ailleurs car très émergents, mais qui en cas de succès donneront lieu à des projets de plus grande envergure tels que des ERC, des projets européens, des partenariats bilatéraux ou des créations de startups.

 

Les AEx soutiennent des projets individuels portés généralement par de jeunes scientifiques, sur des sujets en rupture par rapport au cœur de l’activité de l’équipe.

 

Les Défis sont des projets structurants , qui peuvent être propres à Inria ou de type partenarial (industriel, public…). Ils se positionnent également sur des sujets de rupture, mais àde plus grande envergure, et impliquent alors plusieurs équipes Inria, souvent plurithématiques.

 

J’ai en charge la coordination de ces programmes, avec la DGDI (Direction générale déléguée à l’innovation) lorsqu’il s’agit de défis structurés avec des partenaires industriels. C’est une mission qui demande une étroite collaboration avec les adjoints délégués à la science, et les responsables de programmes à la DGDI.




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